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Comprendre la gynécomastie

Le but de cette intervention est de retirer un volume mammaire excessif chez l’homme.

La gynécomastie est une affection courante qui peut toucher jusqu’à 50 % des hommes à un moment donné de leur vie et qui se caractérise par une augmentation du tissu mammaire. Bien qu’elle soit généralement bénigne, la gynécomastie peut être
une source de gêne importante pour les hommes, affectant leur estime de soi et leur qualité de vie.

Qu’est-ce que la gynécomastie ?

La gynécomastie, caractérisée par un développement excessif des tissus mammaires chez les hommes est aussi appelé hyperplasie mammaire masculine. A ne pas confondre avec une simple surcharge graisseuse au niveau thoracique !

Le tissu mammaire masculin se compose de glandes  mammaires, de graisse et de tissu conjonctif. Les glandes mammaires, responsables de la production de lait chez les femmes, sont normalement peu développées chez les hommes. Cependant, des déséquilibres hormonaux, tels qu’une  augmentation des oestrogènes par rapport à la testostérone, peuvent entraîner une prolifération excessive des glandes mammaires, conduisant au développement des seins chez les
hommes.

Prise en charge de la gynécomastie: bilan étiologique

Le bilan étiologique c’est-à-dire l’identification des causes sous-jacentes de cette croissance anormale du tissu mammaire chez les hommes revêt une importance capitale dans la planification préopératoire de la gynécomastie.

En effet, l’étiologie de la gynécomastie peut être multifactorielle, impliquant des facteurs hormonaux, médicamenteux, génétiques ou liés à des conditions médicales sous-jacentes.
Un bilan hormonal approfondi sera réalisé pour évaluer les taux de testostérone, d’estradiol, et d’autres hormones impliquées dans la régulation de la croissance mammaire.

Des examens d’imagerie tels que l’échographie mammaire devront être réalisés pour évaluer la présence de tissu mammaire ou de masses anormales. Il faut éliminer une adipomastie, surcharge graisseuse thoracique esthétique.

Le bilan étiologique inclut également l’évaluation des médicaments en cours de prise par le patient, car certains médicaments peuvent contribuer au développement de la gynécomastie en altérant l’équilibre hormonal.

Enfin, les antécédents familiaux seront également pris en compte pour déterminer d’éventuels facteurs génétiques prédisposant à cette condition.

Le contrôle du poids est essentiel avant d’envisager le traitement.

En conclusion, l’évaluation étiologique de la gynécomastie est une étape fondamentale du processus de prise en charge. Elle permet de cibler les causes sous-jacentes de la croissance mammaire excessive et d’orienter le traitement de manière personnalisée.

Dans la grande majorité des cas, ce bilan est négatif et on parle de gynécomastie idiopathique (sans cause). C’est dans cette hypothèse qu’un traitement chirurgical peut être proposé.

La consultation préopératoire

La communication avec le patient est fondamentale dans ma pratique de de chirurgie esthétique. Avant de rentrer dans les explications du processus chirurgical il me semble primordial de pouvoir cerner vos besoins et attentes. En tant que chirurgien, je dois comprendre votre anatomie individuelle, vos variation pondérales, examiner la qualité de votre peau, pour adapter la chirurgie de manière personnalisée.

Établir des attentes réalistes quant aux résultats postopératoires est indispensable à la réussite de toute chirurgie.

C’est seulement après cet échange que je vous proposerai les différentes options chirurgicales si elles ont lieu d’être, vous expliquerai les risques liés à la chirurgie de gynécomastie.

L’évaluation préopératoire

Elle constitue la première étape qui est essentielle dans la prise en charge de la gynécomastie. Je démarrerai par un examen physique approfondi, au cours duquel je pourrai évaluer la quantité de tissu glandulaire et adipeux présent dans la région mammaire. L’anatomie du sein masculin, principalement composée de tissu glandulaire et adipeux, sera soigneusement analysée. La qualité de la peau, son élasticité, la présence de vergetures sera notée. L’existence d’éventuelles cicatrices d’autre interventions chirurgicales m’indiquera la qualité de votre cicatrisation.

Je vous expliquerai dans le détail l’organisation post opératoire à ce stade : arrêt d’activité, de sport, commande d’un gilet de contention et soins infirmiers prévus.

La prise en charge partielle par la sécurité sociale, et l’arrêt de travail si nécessaire sera précisée.

Choix de la technique chirurgicale :

La variété des anatomies masculines nécessite une sélection judicieuse de la technique chirurgicale. L’anatomie de chaque patient guide mon choix quant aux incisions et au type
d’intervention pratiqué.

La liposuccion est souvent utilisée pour éliminer l’excès de tissu adipeux associée à la gynécomastie, tandis que la résection chirurgicale est être nécessaire pour retirer le tissu
glandulaire en excès. La lipoaspiration permet en général d’obtenir une meilleure remise en tension cutanée et un résultat plus harmonieux.

Type d’anesthésie pour une gynécomastie

L’anesthésie générale est obligatoire pour cette intervention. Une consultation d’anesthésie préalable est nécessaire. Elle permettra d’évaluer votre l’état et de vous exposer risques et déroulement de l’anesthésie.

Les choix des incisions pour une gynécomastie :

La planification précise des incisions tient compte de l’anatomie spécifique du patient. Les incisions sont positionnées de manière à atteindre le tissu mammaire tout en minimisant les cicatrices visibles. La localisation précise des incisions dépend de la distribution du tissu mammaire et de la qualité de la peau.

Ces incisions peuvent être hémi-périaréolaires, péri-aréolaires circonférentielles, ou horizontales, si besoin avec greffe de l’aréole, en fonction de l’étendue de la gynécomastie et des besoins esthétiques du patient.

Réduction du tissu glandulaire et adipeux :

Une liposuccion est effectuée en premier afin d’éliminer l’excès de graisse de manière précise. Des incisions de 3 à 5 mm sont pratiquées, et une solution saline avec adrénaline et anesthésiant est injectée pour faciliter l’aspiration de la graisse à l’aide d’une canule. La vascularisation de l’aréole sera prise en compte en fonction de la résection cutanée qui sera réalisée.

Dans les cas les plus fréquent c’est par une cicatrice au bord inférieur de l’aréole (hémipériaréolaire) que la glande mammaire est excisée. Un drain peut être mis en place. Le tissu mammaire réséqué est envoyé en analyse anatomopathologie à titre systématique. Dans ce cas la réduction de volume permet une remise en tension spontanée de la peau. Il n’y a pas d’ablation de peau.

Correction de l’excès de peau :

Lorsque la gynécomastie s’accompagne d’un relâchement cutané plus important, la correction de l’excès de peau doit être réalisée. Cela implique de retirer l’excès de peau en même temps que l’excès glandulaire et graisseux pour assurer une apparence naturelle.

Des incisions plus étendues sont nécessaires. Dans les cas les plus extrêmes, en particulier en cas de forte perte de poids, des cicatrices thoraciques horizontales associées à des greffes
d’aréoles sont indiquées.

Une excision excessive peut entraîner une tension cutanée excessive et des cicatrices élargies. C’est pourquoi j’adapterai ma technique en fonction de votre anatomie pour obtenir un contour mammaire masculin optimal.

Les sutures sont réalisées avec des surjet de fils résorbables lents qui seront sectionnés au ras de la peau vers le 15e jour.

La durée de l’intervention dépend de la complexité du cas et de l’importance des volumes, de 40 minutes à plus de 2 heures en cas de séquelles d’obésité.

Suivi postopératoire de la gynécomastie:

Le suivi postopératoire est une phase cruciale dans la prise en charge de la gynécomastie. Un suivi régulier est nécessaire pour évaluer les résultats chirurgicaux, la résorption des oedèmes, l’évolution des cicatrices, résoudre vos préoccupations  éventuelles et ajuster le plan de traitement si nécessaire.

Je vous indiquerai les soins postopératoires appropriés : comment la gérer la douleur, le type d’activités qu’il faudra restreindre un moment, la surveillance des signes de complications, les soins des cicatrices, le port de vêtements de contention (en général pendant un mois), afin de mettre toutes les chances de votre côté quant à la récupération et à l’obtention d’un résultat optimum.

Les consultations postopératoires impliquent une évaluation attentive des résultats chirurgicaux, y compris l’évolution des cicatrices, la résorption des oedèmes, et la sensibilité des mamelons.

Ces consultations sont systématiques à 3 mois et 1 an. D’autres peuvent être utiles en fonction de l’évolution post opératoire.

Complications post opératoires :

Les complications liées à l’anesthésie générale peuvent inclure des réactions allergiques, des nausées et des vomissements postopératoires.

Les complications chirurgicales peuvent concerner :

  • Des saignements excessifs : bien que les saignements soient maîtrisés pendant la chirurgie, des complications  postopératoires telles que des hématomes peuvent survenir. Un suivi attentif est nécessaire pour détecter tout saignement excessif, et dans ce cas une reprise chirurgicale permet de stopper le saignement, d’évacuer l’hématome et d’éviter une distension des tissus et des complications ultérieures.
  • Des infections : les infections postopératoires sont rares mais possibles. Une hygiène rigoureuse et des soins adaptés sont essentielles pour prévenir les infections. Les signes d’infection, tels que rougeur, chaleur, douleur ou écoulement, doivent être surveillés et traités rapidement. Ce traitement peut nécessiter une antibiothérapie et une intervention chirurgicale pour évacuer une collection.
  • Des problèmes de cicatrisation : bien que je m’efforce de minimiser les cicatrices, des problèmes de cicatrisation peuvent se produire, tels que l’hypertrophie cicatricielle ou la formation de chéloïdes. Des stratégies de gestion des cicatrices peuvent être mises en place si nécessaire. La formation de cicatrices hypertrophiques peut être influencée par la qualité de peau du patient. En effet certains individus sont prédisposés à développer des cicatrices hypertrophiques. Il est utile de réaliser des traitements postopératoires, tels que des crèmes cicatrisantes ou des massages, pour optimiser la qualité de la cicatrisation.
  • Des troubles de la sensibilité au niveau des mamelons : des altérations temporaires de la sensibilité au niveau des mamelons sont courantes après la chirurgie. Cependant, dans de rares cas, des troubles permanents de la sensibilité peuvent survenir.
  • Des asymétries mammaires : celles-ci peuvent survenir après la chirurgie. Un suivi régulier permet de détecter et éventuellement de corriger toute asymétrie significative.

En conclusion, la personnalisation du plan chirurgical et du suivi postopératoire en fonction de l’anatomie spécifique de chaque patient est essentielle pour obtenir des résultats esthétiques,
naturels et durables.

Réalisée dans les règles, la gynécomastie permet de corriger efficacement la gêne esthétique, fonctionnelle et psychologique des patients de façon définitive, apportant une amélioration de la qualité de vie.

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